Louise de Vaudémont, de la couronne de France à la fosse d'aisance!
En 1806, les ouvriers qui travaillent au percement de la rue de la Paix ont la surprise de découvrir, plongé dans la vase d’une fosse d’aisance, le cercueil de Louise de Lorraine-Vaudémont épouse d’Henri III.
À la mort d’Henri III, la belle Louise qui n’a que 36 ans adopte le deuil des reines de France- elle est voilée de blanc- et décide de se retirer loin de la cour à Chenonceau. La chambre est décorée dans le goût funèbre de l’époque : sur un fond noir sont représentées en argent les pelles et pioches de l’inhumation ainsi que les cornes d’abondance déversant des larmes symbole du chagrin.
Lorsqu’elle décède à Moulins en 1601, la reine Louise octroie un legs de 600 000 livres pour l’installation des Capucines à Bourges. Finalement les Capucines seront installées à Paris entre l’enceinte Charles V et celle des fossés jaunes (n° 22 sur le plan Visscher).
Le quartier est loti à la fin du XVIIème siècle pour permettre l’aménagement de la place Louis-le-Grand qui deviendra notre place Vendôme et Louvois fait reconstruire une église au nord de cette place. La dépouille de Louise, fondatrice du couvent s’y trouve, viendront s’ajouter celles de Louvois, de la marquise de Pompadour et de quelques autres.
Pendant la Révolution les religieuses sont chassées du couvent et l’église, mise en vente est aménagée pour devenir un immeuble sous l’Empire.
C’est lors du percement de la rue de la Paix, à l’emplacement de l’ancienne église des capucines que l’on découvre le cercueil de la reine immergé dans une fosse d’aisance.
La dépouille est transférée sur ordre de Napoléon au cimetière du Père-Lachaise puis sur ordre de Louis XVIII à Saint-Denis. Ce séjour dans les vapeurs méphitiques a eu pour conséquence heureuse de protéger la reine Louise de la profanation des tombeaux de Saint-Denis. C’est en effet le seul corps intact de la nécropole royale avec celui de Louis VII!
Quant aux autres corps inhumés dans la chapelle des capucines, que sont-ils devenus ? Les ossements ont été transférés dans les catacombes sauf celui de la Marquise de Pompadour. Selon l’historien Jacques de Décker, la Belle Marquise doit encore se trouver quelque part sous les pavés de la rue de la Paix !
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